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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
66110 Amélie-les-Bains-Palalda - France
Code Insee de la commune : 66003
Pyrénées Orientales [66] - Perpignan - Languedoc Roussillon - Occitanie
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
2 Place Arago 66110 Amélie-les-Bains-Palalda
Eléments protégés :
Thermes romains (vestiges) , dans l'établissement thermal : classement par arrêté du 5 juillet 1905
Description :
L'ensemble conserve une vaste salle romaine voûtée en plein cintre. Une salle plus vaste encore était occupée, en son centre, par une piscine. Le pavé est en petites briques (arêtes de poisson) reliées par un ciment très fin. Des cabinets, situés à différents niveaux, communiquaient entre eux. L'un d'eux renfermait une baignoire en marbre blanc. Quelques traces de tuyaux ont été conservées. On a relevé un usage général de placages en marbre blanc. Le bâtiment ancien se trouvait réuni par une voûte cylindrique à un autre bâtiment dont l'emplacement est en partie occupé par l'église St Quentin au XIIe siècle. L'eau thermale qui alimentait le bain vient de la montagne voisine qui conserve des murs de soutènement renversés et quelques fondations autour de la source.La façade du bâtiment actuel des thermes romains date des années 1970. Elle est orientée nord-est. L’entrée principale se trouve sur l’emplacement de l’ancienne église Saint Quentin. L’entrée ouvre sur la grande salle romaine construite sur un axe nord-est/sud-ouest. De plan rectangulaire, en maçonnerie et moellons, couverte d’une voute en plein cintre d’origine romaine (Ier siècle de notre ère). Au centre, il y avait un bassin commun, autour duquel courraient 5 marches. Le bassin a été comblé en 1840. Des carreaux du XIXe recouvrent le sol. Les murs latéraux sont aménagés en niches semi-circulaires, alternant avec des niches à fond plat sous arc en plein cintre. La voute est percée d’un lanterneau d’éclairage au XIXe. Les travaux réalisés sous l'égide des Monuments historiques dans les années 1970 aboutissent à la transformation et à la modernisation des thermes romains, la salle voutée devient une salle d’accueil du public. On accède par elle au sud-est à la piscine romaine. A l’extérieur, les 3 ailes du bâtiment couvertes de tuiles encadrent une verrière. A l’est, la galerie supérieure date du XIXe et présente une trace d’ouverture correspondant à l’accès à l’étage de la salle depuis l’extérieur. Ornée de masques, c’est un espace quadrangulaire couvert d’une voûte en arc de cloitre en briques rouges et pierre calcaire. Elle est très remaniée fin XVIIIe et début XXe, puis restaurée en 1974. Au centre, une piscine de 10 m sur 4. Une tête de lion déversait de l’eau dans la piscine. Couverte de roche à l’origine, elle sert ensuite de socle à une statue représentant une danseuse, aujourd’hui déplacée. Les voutes de la galerie ont été remaniées. Des arcs doubleaux subsistent et retombent sur des piliers récents. Une seconde galerie de circulation superposée à la première, est bordée de fenêtre aujourd’hui condamnées, d’où l’on pouvait observer les baigneurs. Ces fenêtres superposées aux arcades du rez-de-chaussée, sont géminées. Elles reprennent l’arcature en plein cintre et le jeu de la brique et du marbre des bases, des abaques, des claveaux. L’espace est clos par une voûte à écoinçons
Historique :
Vaste salle romaine voûtée en plein cintre. Une salle plus vaste encore était occupée, en son centre, par une piscine. Le pavé est en petites briques (arêtes de poisson) reliées par un ciment très fin. Des cabinets, situés à différents niveaux, communiquaient entre eux. L'un d'eux renfermait une baignoire en marbre blanc. Quelques traces de tuyaux ont été conservées. Usage général de placages en marbre blanc. Le bâtiment ancien se trouvait réuni par une voûte cylindrique à un autre bâtiment dont l'emplacement est en partie occupé par une église du XIIe siècle. L'eau thermale qui alimentait le bain vient de la montagne voisine qui conserve des murs de soutènement renversés et quelques fondations autour de la source.
Une exploitation antique des sourcesL’utilisation des sources est attestée dès la période gallo-romaine, et de nombreuses traces témoignent de cette occupation antique. Les premiers thermes construits par les Romains au Ier siècle de notre ère, sont probablement détruits en 406. Les thermes antiques sont alors abandonnés jusqu’en 778, lorsqu’un groupe de moines bénédictins, dirigés par l’abbé Castellan, fonde une église aux Bains d’Arles, dans les ruines des thermes antiques. Elle est dédiée à St Quentin. Le 17 septembre 820, Louis Ier le Pieux accorde l’immunité à Castellan. La population s’organise autour de l’abbaye et un village se crée. Les moines restaurent les griffons, canalisent les sources. En 832, Castellan meurt. La bonne réputation des eauxDurant la période médiévale, peu d’informations concernent l’exploitation des sources. Les bains sont communs aux deux sexes, ce qui ne convient pas à la morale. De plus, aux bains d’Arles, une piscine est réservée aux lépreux. L’utilisation des eaux par les malades engendre des problèmes d’hygiène et un risque de contamination. Toutefois, à la fin du XIVe siècle, la reine Yolande, épouse de Jean 1er d’Aragon, effectue un séjour aux bains d’Arles dans l’espoir de guérir de sa stérilité. La réputation de ces eaux est maintenue intacte jusqu’au XVIIe siècle. Le village est alors composé de quelques chaumières groupées autour des thermes. Les thermes et l’église St Quentin sont propriétés des moines. Le 26 mai 1605, Henry IV crée la surintendance générale des bains et fontaines minérales du royaume, exprimant ainsi un intérêt pour le thermalisme. De fait, le patrimoine thermal est amélioré afin de soigner les malades. Mais sous Louis XIII, les thèses de médecines ne relèvent pas encore de la science. En 1712, les thermes deviennent propriété de la commune. Colbert s’intéresse au thermalisme et fait distiller toutes les eaux minérales qui se trouvent dans les provinces pour connaître leurs différentes qualités et savoir à quoi elles sont propres. Les analyses chimiques se multiplient, ainsi que les publications de traités et de notices sur les eaux des Bains d’Arles. En 1756, Carrère publie le traité des eaux minérales du Roussillon et note la présence de glairine aux Bains d’Arles. Cet intérêt de la science pour les eaux entraîne une amélioration des thermes en 1781. A la fin du XVIIIe siècle, les installations romaines sont toujours en place à Amélie. En 1779, l’intendant du Roussillon Louis-Hyacinthe de St Sauveur fait procéder au réaménagement des thermes, et livre une description précise de l’état des thermes. Il fait construire un bassin supplémentaire pour les militaires, découpe la piscine en 5 baignoires qui restent connues pendant plus d’un siècle sous le nom de bains de l’intendant. Un arrêté du 5 mai 1781 invite les intendants à étudier les sources, protéger les griffons, et surtout, assurer que les malades soient reçus dans de bonnes conditions. A cette époque le bain est fixé à 12 sous, la boisson à 3 sous par jour avec gratuité pour les pauvres et les habitants de la commune. Les Bains d’Arles sont alors un petit village de dix-neuf foyers. Anglada termine un essai sur la nature, les vertus et les usages des eaux thermales des bains d’Arles. Il conclut à la nature sulfureuse des eaux. Mais la révolution est peu propice à la publication d’études scientifiques. En 1813, la commune vend les thermes à Hermabessière, qui réalise d’importantes améliorations dans les années 1830. La piscine romaine est alors comblée de façon à servir de promenoir et 22 cabinets de bains et douches sont aménagées le long de ses murs (Artigue, 1864, p. 15). Dès 1832, il demande la création d’un hôpital militaire aux Bains d’Arles.L’ouverture de la concurrenceEntre 1838 et 1842, le Docteur Pierre Pujade entreprend la construction des thermes Pujade. Il souhaite mettre en pratique un vaste projet de rénovation médico-thermale. Elevés à l’entrée des Gorges du Mondony, sur la rive gauche, les nouveaux thermes forment un ensemble de constructions pittoresques, accolé aux escarpements rocheux. Les deux établissements Pujade et Hermabessière se font concurrence. En 1840, le Général de Castellane crée une commune autonome aux Bains d’Arles et baptise la nouvelle commune du nom de la reine Amélie. En 1845, lors de travaux entrepris par le colonel Puiggari, des feuilles de plomb inscrites dans une langue qui mélange le latin et une langue locale sont découvertes. La traduction de ces inscriptions invoque des divinités des eaux, les Kantas Niskas. Ces vestiges antiques font l’objet de fouilles et d’études au congrès d’archéologie de 1868. On identifie une autre piscine romaine ainsi qu’un aqueduc creusé en partie dans la roche vive, pour amener les eaux froides du Mondony. En 1863, Isaac Pereire (1806-1880), alors député des Pyrénées-Orientales, rachète les thermes romains et les modernise. C'est un rare exemple dans les Pyrénées d'investissement effectué dans le thermalisme par un membre de la haute banque parisienne. isaac Péreire investit plus largement dans le tourisme car il finit par prendre la directio nde la Compagnie des chemins de fer du Midi. A Amélie-les-Bains, il fait également aménager des promenades et construire des chalets avant les déboires financiers rencontrés en 1867. En 1902, la façade des thermes romains est modifiée, et la société Pereire crée la terrasse annexe au café-restaurant des thermes. En 1905, les thermes romains sont classés au titre des monuments historiques. En 1940, ils sont vendus à la société immobilière des thermes Pujade.L'aiguat ou la fin d'une époqueLes inondations de 1940 à Amélie et Palalda marquent durablement le paysage et freine les activités liées au thermalisme. Le bilan est de 23 morts et 200 sans-abris. La gare et le chemin de fer sont emportés, ainsi qu’un grand nombre de villas, hôtels, le casino. La reconstruction est lente et douloureuse. Les thermes romains sont consolidés, dégagés et modernisés entre 1972 et 1978. La campagne est dirigée par l’architecte des Monuments Historiques. En 1977 l’ensemble des établissements thermaux Pujade et romains sont achetés par la Chaîne thermale du Soleil, qui exploitent aujourd’hui encore les sources thermales d’Amélie-les-Bains. Des vestiges antiques, il reste la voûte et la piscine.
Périodes de construction :
Ier siècle, Gallo-romain
Propriété d'une société privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00103954
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-09-17
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