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Crédit photo : Andre Gaston Georges - Sous licence Creative Commons
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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
97354 Remire-Montjoly - France
Code Insee de la commune : 97309
Guyane [973] - Cayenne
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
Eléments protégés :
Les parties anciennes de l'ancienne habitation désignées ci-après : le moulin à bestiaux, la chaufferie, la purgerie, les murs soutenant les moulins à vapeur, le puits, les quais, l'escalier, les terrains contenant les anciens polders, le terrain contenant les traces de plots des anciennes cases, l'ensemble des terrains non encore fouillés et susceptibles de contenir les vestiges de la maison de maître, des divers entrepôts, de la chapelle, du pigeonnier, de l'hôpital, du cimetière et des ponts, figurant sur la parcelle AR 226 : inscription par arrêté du 31 août 1995 - Le moulin à bestiaux ; la chaufferie ; la purgerie ; les murs soutenant les moulins à vapeur ; le puits ; les quais ; l'escalier ; les terrains contenant les anciens polders ; le terrain contenant les traces de plot des anciennes cases ; l'ensemble des terrains non encore fouillés et susceptibles de contenir en particulier les vestiges de la maison de maître, des divers entrepôts, de la chapelle, du pigeonnier, de l'hôpital, du cimetière et des ponts et tout autres vestiges archéologiques, y compris amérindiens (cad. AR 229, vestiges situés sur la partie sud-est de la parcelle ; les limites sont : au nord-ouest, celles de la parcelle avec le centre pénitentiaire et la matourienne ; à l'est-sud-est, la limite naturelle avec la crique fouillée ; au sud, par la limite que représente le plus grand canal des polders ; à l'ouest, la limite définie par la ligne reliant le coin sud-ouest du centre pénitentiaire au point de jonction entre le prolongement de la ligne de partage des parcelles 229 et 153 et l'axe du grand canal des polders) : classement par arrêté du 12 avril 1999
Description :
La maison de maître, disparue aujourd'hui, était montée sur une ossature en bois remplie de bardeaux de wapa, tout comme le toit de la demeure. 26 dépendances étaient construites en bardeaux et 57 en paille. Le moulin à mules a fait l'objet d'une restauration. C'est un octogone régulier de 7 m de côté, ayant une épaisseur d'environ 3, 30 m et une hauteur de 2, 50 m. Il entoure une cour circulaire de 12 m de diamètre. Une rampe de 30 m de long permettait aux animaux d'accéder au niveau supérieur des murs. Il est bâti en pierre de taille, mais les ouvertures sont entourées d'une rangée de briques. La couverture et la charpente du moulin étaient en bardeaux. Ce moulin à manège avait pour rôle de se substituer aux moulins à vapeur en cas de défaillance. La première machine à vapeur, de la marque Smith de Datford, fut installée sur l'habitation en 1823. Elle était abritée dans une case à moulin de 6 m x 8 m de côté, construite en moellons en roches à ravets supportant une élévation en briques. La machine actionnait des rolles horizontaux. Vers les années 1830-1832, une deuxième machine à vapeur, de marque américaine, plus petite, fut introduite sur l'habitation. Les mécanismes sont plus anciens que la machine anglaise. Elle a été installée sur une plate-forme prolongeant la chaufferie, dans un bâtiment à ossature bois et couvert de bardeaux de wapa. Il ne reste aujourd'hui que les soubassements en tablons de roches à ravet, tout comme pour les autres bâtiments de l'habitation. Le corps de chauffe de la machine était entouré d'une maçonnerie calorifugeante. La sucrerie était composée d'un équipage de 6 chaudières montées sur un tunnel de chauffe en briques. Le sol a été bâti en dallage mixte de calcaire, marbre, schiste et brique. Les murs étaient en colombage, tout comme les murs de la purgerie, dont le sol était en terre battue, sauf un passage dallé en calcaire. Une vingtaine de chaudières ont été recensées sur le site.
Historique :
Du XIXe siècle, le moulin à mules de l'Habitation Mondélice est l'ultime vestige, avec une machine à vapeur, de l'équipement sucrier d'une plantation coloniale prospère. Acheté à Claude Macaye en 1800 par le négociant Jean Vidal, à qui succéda son fils, Félix Vidal de Lingendes, gouverneur par intérim de la Guyane, le domaine reçut en 1822 la première machine à vapeur guyanaise. D'une étendue de plus de 600 hectares, dont 70 en polders, il employait 300 esclaves en 1848. Les bâtiments, pour la plupart en pan-de-bois, étaient nombreux : maison de maître, cases à toits en bardeaux, "cases à nègres", couvertes en paille, et chapelle. Le site comprenait aussi des chaudières dont l'emplacement reste lisible. La crise du sucre et labolition de lesclavage, en 1853, promurent le café, le rocou et lélevage, puis une école d'agriculture (1864) , due au père Guyodo du Saint-Esprit. Le moulin octogonal, de sept mètres de côté, en pierre de taille et en brique, comporte une cour de douze mètres de diamètre. Une rampe (plan incliné permettant aux animaux (boeufs ou mulets) d'accéder au "trottoir" octogonal) de 30 mètres de long donne l'accès au niveau supérieur. Le manège intervenait à l'arrêt des moulins à vapeur à rolles horizontaux. Le domaine est abandonné depuis 1880.
Les terres de l'habitation Mondélice ont été achetées à Claude Macaye en 1800 par le négociant Jean Vidal. En 1819, l'habitation Mondélice était " nouvellement établie en sucrerie, ayant bâtiments et usines neufs, solides et bien construits, 2 équipages de 4 chaudières en cuivre bien montés et enfin tout ce qui a rapport à une grande sucrerie en activité " : 270 à 280 esclaves, des mulets, des boeufs de trait et des troupeaux de gros et menu bétail et 72 carrés de cannes. En 1825, Félix Vidal de Lingendes fils, procureur puis gouverneur par intérim de la Guyane, devint le maître du domaine jusqu'en 1851. En introduisant la première machine à vapeur de la colonie sur son habitation en 1822, Vidal de Lingendes en fit une des plantations les plus prospères. Elle comprenait plus de 600 hectares de terre dont 70 en terre basse poldérisée et plantée en cannes. Elle faisait travailler un atelier de 300 esclaves, du moins jusqu'en 1848. On y cultivait, à ce moment là, des cannes à sucre et des vivres. En 1831, lors de la visite du gouverneur Jubelin sur l'habitation, l'atelier était décrit comme " un atelier d'esclaves joyeux et soumis ", travaillant sur "une des exploitations les plus importantes de la colonie". La crise du sucre et l'abolition de l'esclavage, obligea le propriétaire à développer la variété de ses cultures. En 1853, il y ajouta le café, le rocou et l'élevage. Vers 1855, Félix Vidal de Lingendes vendit Mondélice au père Guyodo du St Esprit, qui avait pour projet d'ouvrir une école d'agriculture pour garçon, une pour les filles, un orphelinat, un asile pour les détenus, une maison de refuge pour les femmes et un hospice pour les vieillards. L'école professionnelle ouvrit le 25 juin 1864, mais ferma en 1880 à la suite des luttes anti-cléricales.
Périodes de construction :
1ère moitié XIXe siècle
Propriété de l'Etat
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00135691
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-11-30
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