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Crédit photo : Fab5669 - Sous licence Creative Commons
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
29200 Brest - France
Code Insee de la commune : 29019
Finistère [29] - Quimper - Bretagne
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
6 Rue du Carpon 29200 Brest
Eléments protégés :
L'ensemble formé par le bâtiment aux Lions en totalité, ainsi que les murs, rampe et escalier le reliant aux plateaux adjacents de Pontaniou et des Capucins (cad. IR 49 ; CN 134, 135) : classement par arrêté du 4 février 2011
Description :
Située dans l'arsenal de Brest, sur la rive ouest de la Penfeld, la levée de Pontaniou est à la fois un ouvrage d’art en maçonnerie et remblai de terre faisant digue, pont, chaussée et un bâtiment logistique et de stockage fermant le vallon homonyme.Le bâtiment logistique et de stockage est orienté à l’est vers la Penfeld et l’arsenal, à l’ouest vers le terrain de la Madeleine. Il s’agit d’un bâtiment sur quatre niveaux en moellon de gneiss de Brest à l’exception du soubassement, de l’encadrement des ouvertures (portes et fenêtres), des chaînages d’angles, des bandeaux et corniches en pierre de taille de granite de l’Aber-Ildut (faciès rose et blanc). Au premier étage, fenêtres rectangulaires à linteau droit ; au rez-de-chaussée : baies en arc plein cintre et au sous-sol : baies en arc segmentaire.Son architecture ordonnancée et harmonieuse, empreint d’une grande sobriété, reflète les constructions du Premier Empire. Seule concession au décor, dix têtes de lion en plomb moulé et doré, scellées sur la façade orientale, ornent les gargouilles chargées d’évacuer les eaux de ruissellement de la rue de Pontaniou. A l’est, les gargouilles en granite sont en forme de fût de canon.D'une longueur de 58 mètres pour un peu plus de 10 mètres de largeur, ce bâtiment abrite à l’origine :- en sous-sol : une galerie voûtée servant de magasins et donnant sur la terrasse orientale basse ; trois cuves pour les matériaux de calfatage comme des brais bitumineux ou goudrons (au nord, trois autres cuves sont restées à l’état de projet), elles sont accessibles par des trappes aménagées dans le sol du rez-de-chaussée ; au sud, seulement accessibles par un escalier, des latrines collectives (à 18 places selon les emplacements au sol) voûtées en cul-de-four accessibles par une porte puis trois (les latrines nord sont restées à l’état de projet) ; plusieurs canalisations souterraines pour les eaux du vallon de Pontaniou dont l’une alimente les latrines. A l’extérieur, à ce niveau côté Penfeld, chaussée - terrasse secondaire accessible par trois escaliers.- au rez-de-chaussée : des magasins voûtés éclairés par des ouvertures traversantes et trois portes-passages. Le passage central permettait d’accéder à l’enclos de la Madeleine ; celui du nord, au bas de la rue de Saint-Malo (passage réduit puis muré) et celui du sud via un escalier, à la cour de la prison de Pontaniou (passage muré). A l’extérieur, à ce niveau côté Penfeld, chaussée - terrasse principale pavée desservant les trois portes-passages fermées par des grilles. Côté ouest, le terrain de la Madeleine. A l’extrémité nord de la terrasse, l’escalier des Capucins ; à l’extrémité sud, la rampe plaquée à la levée descendant du plateau de Pontaniou.- au premier étage : des ateliers et bureaux uniquement accessibles depuis les deux escaliers latéraux droits situés à l'ouest côté terrain de la Madeleine. Du côté est, neuf travées de fenêtre ; côté ouest, trois travées composées de deux portes et d’une fenêtre centrale. Quatre ouvertures ne sont pas d’origine (encadrement de fenêtre en ciment).- sur la terrasse : la chaussée pavée de la rue de Pontaniou (aujourd'hui piétonne) ; derrière le mur de clôture qui ferme la rue côté est, des bassins à eau reposant sur la corniche ont été conçus pour éteindre un éventuel incendie des matériaux inflammables stockés dans les cuves au sous-sol. Deux portes permettent d’accéder aux réservoir depuis la rue de Pontaniou.
Historique :
Le bâtiment est construit entre 1807 et 1809 par Jean-Nicolas Trouille d'après les plans de Jean Tarbé de Vauxclairs, dans le but premier de renforcer la clôture de l'arsenal de Brest au niveau de l'anse de Pontaniou. Il combine les fonctions de pont et d'entrepôt affecté au stockage des matériaux de calfatage, et commande l'accès à l'arsenal depuis le quartier de Recouvrance et depuis la prison maritime de Pontaniou. L'édifice tire son nom des gargouilles à tête de félin ornant sa façade antérieure.
La "levée de Pontaniou"" a été construite entre 1807 et 1809 par Jean-Nicolas Trouille, ingénieur des ponts et chaussées et directeur des travaux maritimes de Brest d'après les plans - adaptés et modifiés - de son prédécesseur Jean Bernard Tarbé de Vauxclairs. Elle a permis de clôturer l'arsenal de Brest au niveau de l'anse homonyme où s’effectue la construction navale mais aussi, de faire communiquer les plateaux de Pontaniou au sud (anciennement nommé plateau de l’Armorique puis de Cayenne) et des Capucins au nord par une digue - pont - chaussée, actuellement rue de Pontaniou. Sous la chaussée, se trouve un édifice logistique solidement voûté, à l’origine affecté au stockage du matériel de calfatage, brais, goudrons, résines et souffre… et à usage d’ateliers et bureaux. La levée de Pontaniou figure notamment sur le plan-relief de Brest réalisé entre 1807 et 1811.Le bâtiment aux Lions tire son nom des dix gargouilles à têtes de lion qui ornent la façade orientale tournée vers la Penfeld. De l´arsenal, en passant par le rez-de-chaussée, on pouvait accéder, du nord au sud : à la rue de Saint-Malo (quartier de Recouvrance), au terrain de la Madeleine (aujourd’hui vide de toute construction mais qui abrite à partir de 1792 des ateliers de la direction des travaux hydrauliques puis un restaurant) et à la cour de la prison maritime de Pontaniou.Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le bâtiment abrite un atelier de menuiserie de l’arsenal.Une rampe en pente douce dite ""berlinoise"" est aménagée contre la levée afin de permettre - tout en restant dans l’enceinte de l’arsenal - la communication entre les plateaux de Pontaniou et des Capucins.De 1932 à 1961, le premier étage du bâtiment aux Lions et le terrain de la Madeleine abritent le restaurant coopératif de la Société Avenir des travailleurs. Baptisée ""la Madeleine"", la cantine ouvrière est surnommée ""La gueule d´or"" en référence aux gargouilles dorées.En prévision des évènements nautiques de ""Brest 2000"" et de son ouverture exceptionnelle au public, le bâtiment aux Lions a été réhabilité par le service des Travaux maritimes (pour un budget de 500 000 fr.).En 2007, une étude préalable à la restauration du bâtiment a été réalisée par Marie-Suzanne de Ponthaud, architecte en chef des Monuments historiques, à la demande du ministère de la Défense, propriétaire du lieu.En mai 2009, le bâtiment aux Lions a été inscrit au titre des monuments historiques puis classé en 2011 en totalité, c’est-à-dire en incluant les murs, rampe et escalier le reliant aux plateaux adjacents de Pontaniou et des Capucins.Co-financée par les ministères de la Culture et de la Défense, la restauration du bâtiment aux Lions est en cours (2015 - fin 2022) : l’un des principaux enjeux a été d’assurer l’étanchéité de la terrasse portant la rue de Pontaniou.Le bâtiment aux Lions est désaffecté depuis une trentaine d'année.
Périodes de construction :
1er quart XIXe siècle
Architecte ou maître d'oeuvre :
Tarbé de Vauxclairs Jean (architecte);Trouille Jean-Nicolas (architecte)
Propriété de l'Etat
Fiche Mérimée : PA29000065
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-12-10
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