Château de Thoré à Aussillon

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
chemin de Thoré
81200 Aussillon - France

Code Insee de la commune : 81021
Tarn [81] - Albi - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
9002 Cht du Thore 81200 Aussillon

Eléments protégés :
Le château et le parc qui l'entoure avec la pièce d'eau et son île (cad. AL 2 : château, 142 : parc, 3, 4 : pièce d'eau et son île) : inscription par arrêté du 13 août 2007

Description :
Implantée au milieu d'un parc, la demeure se compose d'un corps principal à quatre niveaux couvert par un toit à longs pans brisés, pourvu au nord d'une tour quadrangulaire couverte par un toit en pavillon et d'une tour circulaire couverte par un toit conique. Au sud, il est pourvu d'un avant-corps central couvert par un toit à long pans à pignon découvert. A l'ouest, sur le même alignement, le corps principal est flanqué d'une aile secondaire à trois niveaux, couverte par un toit à longs pans terminé par une croupe. Les toitures sont en ardoise et le gros oeuvre est en moellon de pierre du pays recouvert d'enduit. Des enduits d'imitation sont apposés sur le rez-de-chaussée et sur le soubassement. Le rez-de-chaussée du corps principal, surélevé de quelques marches, est accessible par un perron en façade nord. A l'intérieur, le vestibule dessert l'ensemble des salles ainsi que le grand escalier à demi-hors-oeuvre logé dans la tour quadrangulaire. Au sud, les salles de réception sont en enfilade : salle à manger à l'ouest, salon au centre et salle de billard à l'est. Ces deux derniers sont pourvus de grands bow-windows qui offrent des vues sur le parc. Ils communiquaient à l'origine avec un jardin d'hiver, verrière à armature métallique, aujourd'hui disparue. Le niveau de caves abrite le prototype de filtre pour eau potable, conçu par Armand Puech et qui alimentait la maison en eau, un calorifère (provenant de chez Guignard et Lestendié ingénieurs constructeurs à Bordeaux) et d'autres communs tel le caveau de conservation du vin. Les deux étages supérieurs sont classiquement réservés aux chambres à coucher ; celles de la famille se trouvant au premier. L'aile ouest abrite au rez-de-chaussée la cuisine et arrière-cuisine et à l'étage la lingerie, entièrement équipée de rangements, et des chambre de bonnes. A l'articulation de l'aile ouest et du corps principal la tour ronde abrite l'escalier de service. Si les marches de l'escalier sont en bois, le noyau est en métal et constitue un conduit pour la réserve d'eau logée dans la partie haute de la tour ronde. Le métal a aussi été utilisé pour la charpente qui est faite de grandes fermes boulonnées. Le gros-oeuvre est en maçonnerie de moellon de gneiss provenant d'une carrière de Pont-de-Larn et les enduits sont faits avec du ciment de Portland (information donnée par Gaston Cormouls-Houlès à l'occasion d'un échange avec Galinier architecte qui il fait élever son immeuble sur le Cours René Reille) ou avec du ciment Vicat (archives du château, commande à E. Pouzenc). Les écuries indépendantes sont à l'ouest de la demeure. Armand Puech et son architecte Jules Pheulpin n'ont pas souhaité les établir dans une aile en retour à la demeure, à l'instar des préconisations de Viollet-le-Duc.Ancienne installation hydroélectrique pour alimenter la maison.

Historique :
Demeure construite pour l'industriel Armand Puech par l'architecte J. Pheulpin, en 1893-1894, inspirée du modèle proposé par Viollet-le-Duc dans son histoire d'une maison, éditée en 1873. Le décor porté d'origine a été conservé. Parc à l'anglaise présentant un réseau élaboré d'assainissement d'anciens terrains marécageux (pièces d'eau, canalisations, bassins). Ancienne installation hydroélectrique pour alimenter la maison. En cave, prototype de filtre pour eau potable, conçu par Puech, qui devait être adopté par la ville de Paris et d'autres métropoles étrangères.
La demeure a été construite pour l'industriel et inventeur Armand Puech par l'architecte mazamétain Jules Pheulpin, en 1893-1894 comme l'indiquent les datent inscrites à deux reprises sur la tour d'escalier : en façade et sur un mur de la cage, à l'intérieur. Elle est directement inspirée du modèle de la "maison des champs" proposé par Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc dans son Histoire d'une maison, éditée à Paris par J. Hetzel en 1873, dont elle reprend les plans de façon très fidèle. La distribution proposée par le célèbre architecte français est ici strictement respectée ainsi que les dimensions des pièces. Armand Puech (1846-1917) a d'abord été directeur puis associé d'Edouard Alba-Lasource dans la grande manufacture de drap dite du Moulin Gau (Payrin-Augmontel) (Cazals, 1996). Face au problème de l'eau qui arrivait polluée à l'usine et qui graissait les draps, Armand Puech met au point, en 1889, un procédé de filtre dégrossisseur breveté l'année suivante. Appelé à un bel avenir, ce procédé qu'il va perfectionner, sera vendu en France et à travers le monde par la société Puech, puis Puech-Chabbal, du nom de son associé, dont le siège social sera au Thoré (Bonhôte, 2006). Il le met, en outre, en place dans sa maison qui est ainsi équipée de l'eau potable et de l'électricité, produite par la force hydraulique, à tous les étages. Armand Puech a épousé Adrienne Tournier, la soeur d'un des plus grands industriels mazamétains, Alphonse Tournier (1847-1920), qui était à la tête des usines de la Chevalière (héritée de son père Jules Tournier), du Gué de l'Arn, de Sluomroc et du Pigné (Greslé-Bouignol, 1996). C'est elle qui apporte en dot le domaine de Métairie Neuve d'une superficie d'environ 30 hectares sur lequel sera construite la demeure, baptisée le Thoré par Armand Puech.

Périodes de construction :
4e quart XIXe siècle

Architecte ou maître d'oeuvre :
Pheulpin J. (architecte)

Propriété privée