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Label Architecture Contemporaine Remarquable
Adresse renseignée dans la base Mérimée :
4 et 9-15 avenue des Écoles Jules-Julien
31100 Toulouse - France
Code Insee de la commune : 31555
Haute Garonne [31] - Toulouse - Midi Pyrénées (Occitanie)
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
Avenue des Ecoles Jules Julien 31400 Toulouse
Description :
Ce corps de bâtiment contient au rez-de-chaussée un bureau de direction, une salle des maîtres ou maîtresses, l’escalier conduisant à l’étage, dédié au logement de fonction. Ensuite, chaque aile se présente sur un niveau et contient quatre salles de classe et une salle de travaux pratiques (pour les garçons) et une salle de repassage (pour les filles). Un couloir dessert les salles de classe éclairées en façade sur la cour de récréation. Le vestibule d’entrée se place à l’articulation entre le préau et le pavillon. L’entrée est marquée par un fronton rectangulaire et une table en mosaïque bleue. La façade sur la nouvelle voie est percée régulièrement de baies équipées de fenêtres et de grandes portes d’entrée. Au centre de la composition, elle est marquée d’une grande table sculptée en pierre dans laquelle est gravée un très court historique du projet de l’école et les personnalités importantes ayant assisté à l’inauguration. Cette table est entourée d’un cadre de mosaïque colorée au motifs végétaux, soulignée d’une corniche et surmontée d’un fronton dans lequel une table en mosaïque en carreaux dorés « Groupe scolaire Jules Julien » sur un fond de carreaux bleus et bleu nuit. L’école maternelle est implantée à l’angle de la voie nouvelle. Le pavillon central comprend le vestibule, le bureau de la directrice, l’escalier menant au logement de fonction. Le pavillon dessert la grande salle d’activités qui profitait également d’un éclairage zénithal par pavés de verre. Cette salle dessert deux salles de classe latéralement, une salle d’hygiène et un corps de bâtiment placé en retour d’équerre. Il contient un couloir distribuant une salle de repos et deux salles de classe. Le couloir est éclairé sur la cour de récréation. Les salles de classe profitent de larges ouvertures, d’une hauteur de plafond généreuse (4,30 m). Les soubassements intérieurs sont revêtus de carreaux de grés ou de mosaïque pour l’hygiène des lieux et leur pérennité. Les sols des circulations sont en carreaux de grès et les sols des salles de classe en parquet en bois. Des dispositifs d’aération ont été mis en place : des grilles d’aération en partie basse des circulations qui peuvent être fermées et des châssis ouvrants en partie haute des menuiseries des salles de classe donnant sur le couloir. Des casiers en bois sont disposés dans les circulations de l’école maternelle. Le mode de construction associe un soubassement en béton coulé en place, une maçonnerie de briques apparentes pour les trumeaux et des éléments structurels en béton armé (linteaux, poteaux, toiture terrasse). Le ciment est mis en œuvre en appui de baie en imitation de la pierre. Une frise en carreaux de mosaïque court sur la façade sur rue et une frise en briques appareillées en dents d’engrenage court sur le premier étage des pavillons. On trouve également les portes en ferronnerie au dessin art déco avec le sigle VT pour ville de Toulouse. La salle des fêtes et de réunion pour les œuvres post-scolaires est prévue pour contenir 800 personnes. Un grand vestibule dessert la salle principale et deux escaliers conduisant à la galerie de l’étage. La salle principale est destinée aux représentations théâtrales ou cinématographiques. Un espace douches a été aménagée à l’arrière de l’édifice, accessible par le second jardin. Le mode constructif est le même que celui des écoles. La façade principale de la salle des fêtes se compose de trois travées centrales, équipées de grandes portes en ferronnerie au rez-de-chaussée et de portes-fenêtres à l’étage donnant un balcon, qui sert d’auvent. Elles sont surmontées d’une table en céramique colorée « Groupe scolaire Jules Julien Salle des fêtes ». Les deux travées latérales sont percées d’une grande baie rectangulaire ouverte sur deux niveaux. Elles sont surmontées d’une table en céramique colorée représentant un bouquet de fleurs dans un vase. Un édicule contenant l’horloge est placée en toiture sur la travée centrale. Dès juin 1939, l’agrandissement de la cité scolaire est discuté. Plusieurs agrandissements sont réalisés dans les années 1950. L’école maternelle a été agrandie dans la suite de l’aile en retour et plus récemment une cantine a été ajoutée au fond de la cour de récréation. L’école élémentaire a été agrandie également. L’école des années 1930 a été affectée aux garçons, avec l’ajout d’une aile en retour dans la cour de récréation de deux salles de classe. Une nouvelle école a été construite pour les filles. Le projet est réalisé par l’architecte de la ville Roger Brunerie et l’architecte Pierre Debeaux. La nouvelle école se positionne sur l’avenue, face au jardin/parvis de la salle des fêtes. Elle se compose d’une longue barre sur trois niveaux en recul de la voie et un corps de bâtiment venant à l’alignement, marqué l’entrée placée sur le mur pignon. Repérable à son claustra de verre armé ou de pavés de verre, créant un damier, ce corps de bâtiment contient la cage d’escalier. Il est habillée de briques sur son pignon. L’entrée est marquée par un auvent en béton et une dentelle géométrique formant les percements aux dimensions variées. L’aile des salles de classe se développe sur trois niveaux, orientées vers la cour de récréation, vers le sud-est. Le couloir est éclairé en façade nord, repérable aux fenêtres bandeaux continues. Une seconde cage d’escalier est positionnée à l’autre extrémité de la barre. Le rez-de-chaussée propose une entrée et le bureau de direction, ensuite un grand préau, un bloc de sanitaires et deux salles de classe. Les deux niveaux comprennent six salles de classe, faisant un total de quatorze salles de classe pour cette nouvelle réalisation. L’architecte Roger Brunerie semble utiliser pour ce projet la salle de classe prototype qu’il a mis au point. Elle peut accueillir 41 élèves. Elle mesure 5 travées de 1,75 m en façade et 4 en profondeur. La séparation entre classe et couloir est traitée dans une épaisseur permettant à hauteur d’enfants l’installation de cimaises avec des porte-manteaux et en partie haute des vitrages, assurant d’un éclairage de second jour. Elle profite de 3.25 m de hauteur sous plafond minimum. En façade, chaque travée est pourvue d’une baie basculante, soulignée d’un auvent de 1 m de profondeur, lui-même surmonté d’une baie haute, équipée d’un système d’ouverture permettant l’aération des locaux.
Historique :
Après les lois Jules Ferry de 1881, 1882 et 1886, de nombreuses écoles sont construites dans les quartiers toulousains, centraux, de faubourgs et proche de la campagne, telles que l’école du Pont des Demoiselles (1899), l’école de Saint-Simon (1899). Viennent ensuite les projets de de trois groupes scolaires au Busca, à Matabiau et à Croix-Daurade, menés par la municipalité de Paul Feuga, dessinés par l’architecte en chef de la ville, Jules Milloz, mis en chantier autour de 1924-1925 et livrés sous la mandature suivante d’Etienne Billières. Étienne Billières, maire socialiste de Toulouse élu en 1925, dresse le bilan d’importants retards dans le développement de la ville et engage alors une politique volontaire d’embellissements et de constructions articulée autour de moyens économiques et humains importants et de nouvelles stratégies de gestion. L’administration municipale devient alors un réel agent économique du développement de la ville et son action se fonde sur la modernisation des infrastructures e et la construction d’équipements sociaux, sanitaires, scolaires et culturels : construction de quinze groupes scolaires (et agrandissement de ceux existants), de six bains-douches, de cinq fourneaux économiques, de trente kiosques, d’une bourse du travail, d’un parc des sports et d’une bibliothèque municipale. Dans ce contexte d’intense production bâtie, cohérence et unité formelle transmettent un message politique qui représente l’action municipale. Les architectes de l’atelier municipal, Jules Milloz et Jean Montariol conçoivent les projets, l’entreprise les Charpentiers toulousains est régulièrement choisie et les artistes méridionaux sont également sollicités : le peintre Édouard Bouillière (1900-1967), le sculpteur Henry Parayre (1879-1970), le sculpteur Jean Druilhe, l’ébéniste Maurice Alet (1874-1967), le sculpteur Georges Vivent (1871-1949), le peintre Marc Saint-Saëns (1903-1979), le maître verrier André Rapp (1903-1979) et le sculpteur Sylvestre Clerc (1892-1958). Jean Montariol, né en 1892, est issu d’une famille de constructeurs. Il suit des études artistiques à l’école des Beaux-arts de Toulouse, qu’il poursuit à l’ENSBA à Paris dans l’atelier Deglanes et Nicod, grâce à une bourse municipale (grand prix municipal en 1911). Diplômé en 1922, il travaille quelques années avec son frère à son retour à Toulouse, puis il est nommé architecte de l’Office (1925-1939). En 1927, il entre dans ses nouvelles fonctions d’architecte en chef comme adjoint de Jules Milloz. En tant qu’architecte en chef adjoint, il est en charge de la direction des travaux neufs et des travaux d’entretien. Il occupe ce poste jusqu’en 1949. Il devient en 1948 l’architecte ordinaire de la toute nouvelle agence des Bâtiments de France à Toulouse. Avec l’accroissement de la population et le développement des faubourgs, dont les quartiers s’éloignent de plus en plus du centre-ville, notamment avec la construction de cités-jardins et d’immeubles d’habitations collectives par l’Office HBM, il devient nécessaire de faire construire des groupes scolaires complets, comprenant école de filles, école de garçons et école maternelle. Lors de la séance du conseil municipal du 2 mai 1929, Jules Julien, adjoint délégué à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts, présente les avant-projets de cinq groupes scolaires pour les quartiers de Rangueil, de la Salade, des Trois-Cocus, de Fontaine-Bayonne (Patte d’Oie) et de la Juncasse. Face à la nécessité urgente de doter ces quartiers de groupes scolaires, la municipalité procède à un crédit de 14 885 330 francs pour effectuer les travaux. Le groupe scolaire de Fontaine-Lestang et l’école de garçons Fabre (Carmes) sont démarrés dans les années 1930. Les projets sont transmis au préfet de la Haute-Garonne le 27 juin 1929. L’inspecteur d’académie rend une appréciation selon deux rapports successifs le 21 octobre 1929 et le 6 décembre 1930. Les projets modifiés sont à nouveau présentés pour validation au conseil municipal en juillet 1931. Les réalisations deviennent nécessaires, entre 1931 et 1933, l’effectif scolaire augmente de 2500 élèves, certaines classes comptent entre 50 et 60 élèves. Les groupes scolaires de Rangueil, de la Salade, des Trois-Cocus, et de la Juncasse présentent des programmes similaires, des budgets équivalents, une même temporalité de conception et de chantier, et des partis architecturaux et constructifs proches voire identiques. Dans le quartier de Rangueil, la construction d’un groupe scolaire complet est devenue nécessaire avec son urbanisation. La municipalité acquiert un vaste terrain entre la route du Grand Chêne et celle de Toulouse aux propriétaires MM. Étienne Escat et Patrick Eyre (540 000 francs). Une école avait été construite à Saint-Agne à la fin du XIXe siècle. Les entreprises retenues à l’adjudication sont la Maison Giraudon représentée par M. Duclos, son directeur (terrassement, maçonnerie), M. Vaillant (plâtrerie), M. Virton (peinture et vitrerie), M. Taillet (installation électrique), MM. Fonquernie et Galinié (ferronnerie), Société Coopérative Ouvrière « La Laborieuse » (mobilier). Edouard Bouillière a réalisé les peintures décoratives. Le coût final des travaux est donné à 3 477 000 francs. La pose de la première pierre a lieu en juillet 1932. En séance du 28 juillet 1933, le conseil municipal décide de lui donner la dénomination « Jules Julien » en reconnaissance des 21 années consacrées à l’administration municipale, adjoint délégué à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts. L’école est ouverte à la rentrée 1933 et inauguré le 19 octobre de la même année. Le groupe de la Juncasse est inaugurée le même jour. Sur le vaste terrain acquis, le groupe scolaire Jules-Julien se compose de plusieurs bâtiments : les écoles des filles et des garçons, l’école maternelle et la salle des fêtes. Le terrain a été divisé en deux parties inégales par une voie nouvelle, qui deviendra l’avenue des écoles Jules-Julien. D’un côté, un grand jardin planté d’arbres sert de parvis à la salle de fêtes. Un second jardin occupe l’arrière et sépare l’école maternelle. L’école des filles et l’école des garçons sont implantées de l’autre côté de la voie nouvelle. Leur composition est la même que celle du groupe scolaire Jules-Ferry. Les bâtiments des filles et des garçons s’organisent de manière identique en symétrique. Séparées par deux grandes cours de récréation plantées d’arbres, elles sont parallèles l’une à l’autre et reliées par les préaux couverts, qui forment une façade sur la nouvelle voie. Les deux extrémités de la composition sont marquées par un corps de bâtiment sur deux niveaux, placés à l’articulation entre l’aile des salles de classe et le préau.
Datation de l'édifice :
1929, 1955
Année d'obtention du label Architecture Contemporaine Remarquable :
2023