Château de la Pannonie à Couzou

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Monument Historique Château de la Pannonie situé à Couzou

Crédit photo : Julien Phlippoteau - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
46500 Couzou - France

Code Insee de la commune : 46078
Lot [46] - Cahors - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5091 La Pannonie 46500 Couzou

Eléments protégés :
Le chateau, y compris les terrasses, les murs de soutènement et le sol de la cour d'honneur (cad. AD 192) : classement par arrêté du 20 juillet 1992 - La dépendance : écurie, grange, serre et faisanderie (cad. AD 192), ainsi que le parc, avec ses bassins (cad. AD 193 à 195) : inscription par arrêté du 27 décembre 2012

Description :
Les jardins de La Pannonie se développent sur un terrain en pente douce au sud du château, au pied de la façade méridionale dont la sobriété, d'allure conventuelle, annonce la rigueur néo-classique. Encore visible sur le plan 1825, le grand parterre à quatre pièces carrées partagées par deux allées en croix, répondait à ce parti de simplicité. L'état actuel des jardins, en situation de déshérence, résulte des transformations opérées (1868) pour superposer au jardin classique un parc paysager. Le plan est maladroitement composé d'ovales imbriqués aux contours indécis qui témoignent des contraintes issues de cette superposition d'emprise et de style entre l'ancien jardin régulier et le nouveau jardin paysager : tel le maintien de l'ancienne allée biaise qui a servi d'axe de perspective au centre du nouveau parc et ménage une vue surprise sur la façade monumentale de la demeure. Le parc est entièrement enclos dans un mur en pierre sèche d'une hauteur qui permet au regard de le franchir aisément pour appréhender la vue environnante. Côté ouest, une route en ceinture aboutit à un portail d'entrée et se prolonge dans le parc par une allée courbe conduisant à l'esplanade sud. Largement aéré, ce dernier dégagement est complété par un jeu de miroirs d'eau (bassins ovales) destiné à mettre en valeur le château. Les principales plantations (cf. plan Bertrand-Marchenoir, 2012) s'amassent en couvert dense sur un bon quart sud-ouest du parc, tandis que la moitié orientale, composée d'un découvert à bosquets disséminés, favorise une longue perspective visuelle vers le sud-est. La palette végétale, réduite par le vieillissement, les sècheresses et intempéries diverses, propose encore des groupes résistants de pins, chênes, cèdres de Montpellier, frênes, platanes, érables sycomores, tilleuls, marronniers, essences exceptionnelles pour leur adaptation à ce site. Certains arbustes ornementaux (plaqueminier, rhus ou sumac, cerisier de Sainte-Lucie ou Prunus Mahaleb...) relèvent d'un catalogue de plantes exotiques prisées lors de la création du parc. Une importante serre vitrée de plan rectangulaire, à couverture d'ardoises, est accolée en appentis contre la façade sud d'une dépendance située dans l'alignement de l'aile méridionale du château. Le système d'adduction d'eau peut s'appréhender en plusieurs endroits par des drains, une citerne ainsi que par les trois bassins-miroirs d'eau (aujourd'hui à sec). Quelques vases de style Médicis, en zinc, ornent les pelouses.

Historique :
D'abord grange monastique servant au défrichement et à la mise en valeur du causse de Gramat au Moyen-Age, et prieuré, les bâtiments sont détruits au cours de la guerre de Cent ans. Par la suite, les nouveaux censitaires élèvent un repaire qui ne semble pas avoir conservé de trace des constructions cisterciennes du XIIIe siècle. Au XVIe siècle, les guerres de Religion entraînent la construction de tours canonnières et les murs furent percés de chambres de tir pour les couleuvrines. Au XVIIe siècle, le château se composait du repaire du XVe siècle et de deux ailes perpendiculaires, au nord et au sud. Au XVIIIe siècle, une aile ouest est construite perpendiculairement aux deux autres, et l'aile nord est détruite. L'intérieur conserve un salon au décor du XIXe siècle, ainsi que du mobilier ayant appartenu au maréchal Soult.
Jean Vidal de Lapize accède durant le 1er quart du XVIIIe siècle à de hautes charges au Parlement de Toulouse : il épouse en 1713 Marie-Antoinette de Puymisson, de lignée parlementaire, et devient Garde des Sceaux. Cette accession sociale est sans doute à l'origine du renouveau du domaine. Vers 1725, les deux frères de Jean, Pierre et Antoine, entreprennent la construction de l'aile ouest du château, en bordure du "padouan". On ne sait rien de l'existence ou non d'un jardin d'agrément à cette période, mais il est fort probable qu'existaient déjà potager et verger, aux fonctions nourricières indispensables. Un des cinq enfants de Jean et d'Antoinette, Antoine (né en 1722), épouse en 1750 Anne D'Arnis (ou Darnis) de Gigouzac, fille de Georges Timoléon, président de la Cour des Aides de Montauban. En 1765, Antoine réalise la construction de la majestueuse aile sud. De cette époque pourrait dater la destruction de l'aile nord, jugée trop vétuste. En reliant les deux ailes précédentes est et ouest, la nouvelle aile sud a pu susciter la mise en scène de la cour intérieure ainsi que celle du terrain situé au midi, organisé en parterre régulier à quatre pièces carrées (encore visible sur le plan de 1825). D'après la tradition familiale (correspondances), Antoine aurait été conseillé pour ces travaux par son proche ami Jacques Rigal Caulet, seigneur de Baussac, écuyer et conseiller du roi, qui aurait fourni plans et modèles. Certaines analyses ont vu dans le plan quadrinormé du jardin la présence d'un verger-potager (cf. dossier de recensement). Cependant, le goût de l'époque en matière de jardin, l'existence des salons de style rocaille dans l'aile sud, sont davantage en faveur de grandes pièces de pelouse, entourées ou non de plate-bandes, faites pour agrémenter la vue d'ensemble. Faute de documentation complémentaire, on ne peut savoir si un parc arboré complétait déjà l'ensemble au sud. Seule une allée biaise, rectiligne, de direction nord-ouest, sud-est, traverse le domaine depuis l'axe des parterres. En revanche, un verger a pu déjà exister au même emplacement que celui signalé depuis leXIXe siècle dans la combe de terrain au sud-est du parc, à l'orientation favorable et au sol probablement plus riche. Le petit-fils d'antoine, Marie Louis Charles Vidal de Lapize, né le 3 mai 1838, est le dernier descendant mâle du nom. Son mariage en 1865 avec Marie Astérie de Sarret, fille du Comte de Sarret, occasionne à partir de 1867 une série de transformations sur le domaine : réfection des couvertures et d'éléments intérieurs, ainsi que l'aménagement d'un grand parc paysager en 1868, sur l'emplacement des anciens jardins au sud du château. En l'absence de sources éloquentes et d'une signature de paysagiste, ou tout au moins de modèle, il y a tout lieu de supposer que ce parc, essentiellement arboré, soit l'oeuvre du propriétaire commanditaire lui-même. Sa réalisation a certainement représenté pour ce dernier un véritable défi contre nature, sur un causse aride voué aux génevriers et aux petits chênes pubescents. Il a donc nécessité la mise en place d'un système d'adduction qui amènait l'eau par des canalisations en terre cuite depuis le plateau voisin de la Méjancerie. Ce réseau alimentait trois pièces d'eau de forme ronde ou ovale, dont l'une sur l'espace dédié au verger (combe sud-est). La mise en valeur de la nouvelle serre, adossée côté parc au bâtiment des écuries de la même époque, traduit la volonté de planter et l'importance donnée aux collections végétales. Tous ces éléments inscrivent le parc dans la nouvelle conception initiée par les horticulteurs paysagistes au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et dans cette vogue qui a mis la réalisation du jardin arboré à portée du plus grand nombre (Levêque, 2004). La connaissance du catalogue de plants choisis à la conception du parc fait défaut, mais la liste des plantations actuelles jointes au dossier reste fidèle aux recommandations de la fin du XIXe siècle.

Périodes de construction :
XVe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Propriété privée

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00095061

Mobilier classé Monument Historique conservé dans l'édifice :



















Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-12-08

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