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Crédit photo : Thérèse Gaigé - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
81170 Cordes-sur-Ciel - France

Code Insee de la commune : 81069
Tarn [81] - Albi - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
31 Grand-Rue Raymond Vii 81170 Cordes-sur-Ciel

Eléments protégés :
Façade et toiture (cad. B1 463) : classement par décret du 12 juillet 1923

Description :
La maison, qui occupe une parcelle traversante étroite entre la rue Grande et la rue des Mitons, se compose de deux corps de bâtiment séparés par une cour. Le corps arrière n'a pas été visité. Le corps avant est en simple profondeur. Sa façade sur la rue Grande présente en rez-de-chaussée deux arcades de boutiques et, rejetée sur le côté droit, une arcade de porte, surmontées de deux jours rectangulaires chanfreinés. Chacun des deux étages est marqué par des cordons d'appui et d'imposte et par un groupe de trois fenêtres géminées liées par des archivoltes moulurées. Les dessins de l'architecte en chef des Monuments historiques M. Hermite, réalisés en 1958 en vue de la restauration de la façade, permettent d'identifier les parties refaites qui comprennent principalement les deux arcades de boutique et une large part des fenêtres du premier étage ; en revanche, et comme presque toujours à Cordes, les fenêtres du deuxième étage étaient entièrement conservées. Les oculus des fenêtres du premier étage inscrivent un trilobe dans un cercle alors que ceux du deuxième étage sont simplement circulaires. Le rez-de-chaussée est couvert par un plafond porté par neuf poutres d'environ 30 cm de retombée pour une largeur de 20 cm. Elles sont espacées de 75 cm environ, sauf du côté ouest où les deux intervalles sont de 81 et 61 cm ; la différence d'espacement est justifiée par la présence du jour et sans doute aussi par la largeur de la porte, mais il faut noter que les deux dernières poutres sont insérées dans une maçonnerie de bouchage. Toutes les autres poutres paraissent en place, ce que confirment les analyses de dendrochronologie (cf. ci-dessous). La troisième poutre à partir de l'ouest, placée dans l'axe du pilier qui sépare la porte de la première arcade de boutique, présente sur sa face inférieure une rainure d'encastrement qui laisse supposer qu'une cloison de planches isolait un couloir : une cloison de ce type est conservée à Cordes même dans la maison Gaugiran, et une rainure en position semblable a été observée à Cahors au 35 rue de Lastié. Le positionnement du jour au-dessus de la porte est un argument en faveur d'un tel couloir ; l'actuelle porte arrière, en revanche, ne peut lui correspondre : il s'agit d'une porte couverte d'un arc segmentaire, chanfreiné, que ses congés biais pourraient situer au XVe siècle, à moins qu'il ne s'agisse d'un remontage moderne. Le plafond du premier étage présente la même structure que celui du rez-de-chaussée. Selon une disposition habituelle dans les constructions de cette époque, les planches, qui semblent d'origine, sont posées perpendiculairement aux poutres, sans couvre-joints, ce qui indique probablement qu'elles sont encastrées l'une dans l'autre, les bords en étant amincis ou entaillés d'une gorge à la manière d'un bouvetage moderne.

Historique :
Les analyses de dendrochronologie, réalisées sur les poutres du plafond de la boutique, ont permis de dater la coupe des arbres de l'automne-hiver 1269-1270, pour une mise en oeuvre dès le printemps 1270. La façade et l'ensemble du corps de bâtiment sur rue doit donc être daté du tout début de la décennie 1270. Le corps arrière semble en revanche ne pas être antérieur au XVe siècle, ou avoir été en tout cas en grande partie remanié à cette époque. La maison tient son nom de son propriétaire dans les années 1860, Louis Prunet, limonadier à Toulouse (B. Dusan, 1866-1867, p. 237). Charles Portal (1969, p. 34) indiquait que c'était dans un mur de cette maison qu'avait été découvert par Louis Prunet un parchemin du XIIIe siècle avec le texte des Sorts des apôtres. La façade sur la rue Grande a été restaurée à la fin des années 1950, et la maison a fait l'objet d'importants travaux vers 1989, alors que la Maison du sucre était installée au rez-de-chaussée.

Périodes de construction :
Moyen Age

Propriété privée