Eglise Notre-Dame-de-Lasplanques à Tanus

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Monument Historique Eglise Notre-Dame-de-Lasplanques situé à Tanus

Crédit photo : Thérèse Gaigé - Sous licence Creative Commons

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
81190 Tanus - France

Code Insee de la commune : 81292
Tarn [81] - Albi - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5001 D Lasplanques 81190 Tanus

Eléments protégés :
Eglise Notre-Dame-de-Lasplanques : classement par arrêté du 10 février 1913

Description :
L'église Notre-Dame de Las Planques est sise sur un éperon rocheux, à proximité de l'un des méandres du Viaur. On y accède par un escalier en schiste. Elle est entourée d'une clôture en bois et en schiste, délimitant par ailleurs le cimetière et le chevet. Du cimetière demeurent deux pierres tombales. L'inscription de l'une d'entre elles est encore lisible : "Repose - François Bardy - décédé - 17 janvier 1917 - à l'âge de 59 ans - P. P. L. ( ?)". L'église est homogène. Elle est construite en gneiss grise, tirant sur le rouge (Durliat, p. 259). Les pierres sont liées par un mortier en béton, résultat de la restauration entreprise en 1943. Son plan est basilical ; il se termine par un choeur dont l'abside est encadrée par deux absidioles. Le choeur est percé de trois ouvertures cintrées à ébrasement simple. Le cul-de-four conserve des vestiges de la fresque réalisée en 1696. Au centre du choeur trône un autel construit en pierre. Il se compose de quatre colonnes dans chaque angle. Les deux absidioles communiquent avec le choeur par la travée de choeur qui est surélevée par rapport à la nef. Au niveau du choeur, cette surélévation s'apparente à une marche permettant d'accéder à l'autel installé dans un espace encore plus haut. Les absidioles sont constituées d'un cul-de-four percé d'une baie cintrée à ébrasement en leur centre. L'absidiole sud possède également une ouverture sur le mur faisant face au choeur. La nef, à quatre travées, est composée d'un vaisseau central flanqué de deux bas-côtés. Elle est parcourue de trois paires de piliers, si l'on excepte les piliers supportant l'arc-triomphal et les piliers accolés au fond de la nef. Les quatre piliers à compter de l'est sont cruciformes et reposent sur une base circulaire. Les piliers de la troisième travée sont à ressauts sur leur face occidentale. Les piliers de la première travée ne possèdent pas de socle. Les bas-côtés sont scandés de pilastres : trois au nord, deux au sud. Ces piliers supportent des voûtes en berceau et des arcs doubleaux. La quatrième travée possède trois voûtes d'ogives à quatre quartiers sur des culots placés à la hauteur des arcs doubleaux. La nef est percée de plusieurs ouvertures. Une première porte a été percée dans la troisième travée, sur le bas côté sud. Son tympan est une plaque de schiste. Une seconde ouverture est située dans la deuxième travée, dans le collatéral nord. Trois baies cintrées installées dans le fond de la nef et disposées sur deux assises éclairent le collatéral nord dispose de quatre baies cintrées à ébrasement dans chaque travée. Les deux plus récentes, placées dans la première et la troisième travées, ont été réalisées grossièrement. Le vaisseau méridional a également été percé du même type d'ouverture dans la deuxième et la quatrième travées. En outre, des oculi, placés au levant, ont été bouchés dans les bas-côtés. Les murs extérieurs du choeur se distinguent par trois bandes lombardes surmontées de trous de boulins, dispersés sur trois assises. Elles prennent appui sur un soubassement en saillie qui se prolonge sur les absidioles. Ces bandes lombardes encadrent par ailleurs trois baies. La pierre surmontant la baie la plus au nord a reçu une gravure représentant un claveau. Quant aux bas-côtés, les murs extérieurs sont scandés de contreforts. La façade septentrionale en possède trois tandis que l'élévation méridionale en a quatre : trois sont situés sur le clocher-donjon. L'accès au clocher-donjon se fait par la dernière travée du collatéral sud. L'escalier en vis est en béton de même que le sol de l'étage. Le clocher est rythmé par de hauts créneaux lesquels sont coiffés d'une charpente. La couverture de ce clocher est en lauze comme le reste de l'édifice et possède un toit à quatre pans peu incliné alors que la couverture de la nef est à deux pans.

Historique :
Petit édifice de style roman dont la construction doit remonter au début du XIIe siècle. Il est bâti en matériaux pris sur place (moellons bruts grossièrement taillés et appareillés pour former les arêtes). La nef avec bas-côtés se termine par une abside et deux absidioles circulaires, l'abside centrale étant précédée d'une petite travée droite intermédiaire entre elle et la quatrième travée de la nef. La première travée ouest du bas-côté nord conserve la trace de l'emplacement de l'escalier qui menait au clocher et aux combles. Le clocher, rectangulaire, surmonte cette travée et la voisine. L'abside et les absidioles sont voûtées en cul de four ; les autres voûtes sont en berceau. L'étage du clocher surmontant une partie des combles est constitué par des piles laissant entre elles des vides qui forment une sorte de haut crénelage sous le toit. L'abside est intérieurement décorée de peintures murales dégradées (quatre bustes de saints, colombe, Sainte Famille, Père Eternel...), datant du XVIIe siècle.
L'église Notre-Dame de l'Assomption est située dans l'ancien village de Las Planques, aujourd'hui intégré à la commune de Tanus. La première mention connue de cette église, alors nommée sous le vocable de Notre-Dame de Belmont, date de 1062 : il s'agit de son achat par le prêtre albigeois Deusdet ou Déodat pour le compte de l'abbaye de Conques (Besombes, p. 14). Auparavant, l'édifice était la propriété de Didon d'Andouque, héritier de la famille des Andouque dont le château se situe dans la commune de Crespin, près du ruisseau de l'Andougette (Assie, p. 231). Cette vente est officialisée par Anastase IV dans une bulle pontificale publiée en juin 1153 qui rend effective les droits et les devoirs de l'abbaye-mère envers le prieuré, et inversement (Durliat, p. 257). Pour Marcel Durliat et Victor Allègre, l'église actuelle fut édifiée dans le dernier tiers du XIe siècle, prenant pour modèle l'église d'Ambialet (Durliat, p. 261). D'autres, en revanche, tel qu'André Besombes, situent sa construction, voulue par l'abbaye de Conques, au cours des XIIe et XIIIe siècles avant qu'elle ne soit modifiée pendant les XVe et XVIe siècles (Besombes, pp. 16-17). De même, l'historien suppose que le mobilier en place au 16e puisse provenir des donations de Pierre d'Andouque, fils de Didon d'Andouque, au moment où il se trouve à la tête de l'évêché de Pampelune. Ces dernières hypothèses manquent d'arguments convaincants. Très certainement, l'église actuelle est construite en lieu et place d'un édifice précédent, sans ses absidioles. Celles-ci sont ajoutées plus tard, comme en témoignent les oculi, placés au levant des bas-côtés, murés au moment de l'édification des culs-de-four des absidioles. Par ailleurs, la quatrième travée de la nef a reçu trois voûtes d'ogives sur culot à la fin de la période médiévale. Des fresques sont peintes sur le cul-de-four du choeur en 1696. Cette datation se lit encore sur une ancienne photographie présentant les peintures de l'arc-triomphal précédant le choeur (A. D. 81, 7_Fi_0292_0010). L'abandon du village par ses habitants, amorcé dès la fin de la Guerre de Cent ans, puis le déplacement de la paroisse de Las Planques pour l'église Saint-Salvy de Fournials en 1803 ont raison du déclin progressif de l'église Notre-Dame. Son mobilier est en outre transféré dans l'église Saint-Salvy, à savoir l'une des deux cloches, la chaire, un retable du XVIIe siècle, un calice et quatre chandeliers (Besombes, p. 236 et p. 240). Conséquence de ce déclin, l'église finit par se dégrader petit à petit. Entre 1885 et 1887, la voûte centrale et la travée ouest s'écroulent. Certains amoureux de l'art roman s'alarment quant à la disparition prochaine du bâtiment, en vain (Besombes, p. 236). Il faut attendre son classement au titre des Monuments Historiques en 1913 pour que soient entreprises les premières restaurations (Besombes, p. 237). En 1922, la municipalité de Tanus réclame des réparations pour la toiture de l'église qui ne seront pas exécutées. Un incendie détruit la toiture du clocher en 1935. On entreprend des travaux en 1937 mais ceux-ci ne concernent que l'abside dont on consolide les murs et les voûtes et dont on restaure la couverture (Durliat, p. 259). Le devis de réparation de 1936, proposé par l'architecte en chef J. Kaehrling, ajoutait pourtant "la réparation des contreforts, la reprise des piles du clocher, le refichage des voûtes, la construction d'une charpente en ciment armé, la reprise des lézardes, le remaillage des maçonneries des murs et des arcs, le piochage et la réfection des enduits" (Assie, p. 238). Mais ces projets ne sont pas réalisés. Les travaux de restauration les plus importants ont lieu pendant la Seconde Guerre mondiale. L'église est toujours dans un état de fort délabrement : la nef, les bas-côtés et le clocher n'ont toujours pas de couverture, la première travée est écroulée tandis que le berceau central est fragilisé. Alors qu'elle doit se rendre en Allemagne parce que soumise au service du travail obligatoire, une entreprise est cachée à Las Planques. H. Jullien, architecte en chef des bâtiments de France, l'emploie alors à la restauration de l'édifice. Les voûtes sont réhabilitées, le comble réalisé en ciment armé tandis que l'escalier du clocher l'est en pierre et le sol dallé (Durliat, p. 259). C'est également lors de cette période que l'on modifie l'inclinaison de la toiture (Assie, p. 238) et que l'on décide de laisser les pierres apparentes alors qu'auparavant elles étaient recouvertes d'un badigeon, comme le montre un cliché ancien (A. D. 81, 7_Fi_0292_0010). Outre ces premières modifications, d'autres ajouts sont apportés. Un plan avant la restauration de l'édifice dans les années 1930 et 1940 prouve que les baies de la première et de la troisième travées du collatéral nord ont été ajoutées ainsi que celles de l'absidiole sud (Durliat, p. 259). Les travées du bas-côté nord, quant à elles, sont agrandies après la destruction de larges pilastres et d'un mur de clôture fermant l'absidiole (Ibid., p. 259). Enfin, la porte sud était auparavant surmontée d'une fenêtre à petits bois avant de recevoir un tympan aveugle en schiste (A. D. 81, 7_Fi_0292_0006). Les derniers travaux de restauration sont entrepris au début du XXIe siècle. La toiture de la nef est sécurisée en 2001. Trois années plus tard la couverture du clocher est refaite intégralement (Assie, p. 239).

Périodes de construction :
XIIe siècle, XVIIe siècle

Propriété de la commune

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00095649

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-10-09

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