Château de Cambayrac à Castanet

Précision de la localisation : 10 - Parfaite

Monument Historique Château de Cambayrac situé à Castanet

Crédit photo : Thérèse Gaigé - Sous licence Creative Commons

  Street View

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
82160 Castanet - France

Code Insee de la commune : 82029
Tarn et Garonne [82] - Montauban - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5050 Cambayrac 82160 Castanet

Eléments protégés :
Les façades et toitures du château ; en totalité, toutes ses annexes, à savoir les dépendances du château avec leurs murs de clôture et portails, le pigeonnier, les bâtiments et la cour de la ferme, le grenier à grains, à l'exception des intérieurs de la ferme (cad. A1 147, 150, 151, 154) : inscription par arrêté du 9 juin 2006, modifié par arrêté du 25 mars 2022

Description :
L'ensemble est situé à l'ouest du hameau de Cambayrac, au centre d'un domaine agricole d'une centaine d'hectares (bois et fermage) dans un paysage bocager bien préservé. L'ensemble est composé d'un logis, d'une chapelle, de communs (dans un bâtiment en longueur rassemblant notamment une remise, un ancien logement, un fournil), une ferme au nord, organisée autour d'une cour fermée, un pigeonnier isolé au sud et un grenier à grains, isolé à l'est. Les bâtiments sont construits en moellon de calcaire et de grès. Les toits à longs pans, en pavillon ou conique (tour d'escalier du logis) présentent une diversité de matériaux : ardoise (logis, pigeonnier et grenier à grain), tuile plate et lauze, remplacée en partie par de la tuile plate et de la tuile creuse. Le logis, de plan rectangulaire, est accessible par une tour d'escalier hors-oeuvre adossée au centre de l'élévation sud. L'escalier en vis en calcaire dessert le rez-de-chaussée, les deux étages et l'étage de comble. Chaque niveau est divisé en deux pièces de dimensions inégales chacune desservie par une porte palière. En rez-de-chaussée, la pièce la plus à l'ouest est voûtée en berceau plein-cintre. Les murs, dans cette pièce, ont une épaisseur d'1,10 m. La chapelle, construite face à l'entrée du logis est intégrée à une ligne de communs lui conférant ainsi un plan en L. Constituée de deux travées, la chapelle est orientée. Elle présente un plan rectangulaire de 6 m de long et de 4,55 m de large. Elle conserve, à chaque angle, des départs de voûtes ainsi qu'un bénitier, à droite de l'entrée, sur le mur occidental. Les communs d'une apparente homogénéité sont le fait d'une succession d'agrandissements visibles dans les ruptures de maçonnerie sur l'élévation est (façade). Les communs se terminent au sud par l'abside que forme la voûte du four. La pièce qui jouxte le fournil est l'unique logement des communs. Au regard de ses aménagement intérieurs encore lisibles et des baies chanfreinées en place, il semble être un module d'habitation de la fin de l'époque médiévale. La ferme, au nord-est du logis est composée de quatre ailes encadrant une cour fermée. Comme pour les communs, l'apparente cohérence de l'ensemble est pourtant le résultat d'une construction par étapes. Le logement construit dans l'angle sud est la partie la plus ancienne. L'habitation à l'étage est accessible par deux escaliers hors-oeuvre, un à l'extérieur, l'autre à l'intérieur de la cour. L'entrée dans la cour s'effectue par un pigeonnier-porche sous une arcade en anse-de-panier. Deux lucarnes à pignon encadrent le fronton du porche central conférant à l'ensemble une composition symétrique accentuée par la disposition des quatre portes de part et d'autre du porche. La porte la plus au sud, ouvre sur un poulailler dont la particularité est d'accueillir des nids aménagés dans la maçonnerie en moellon de calcaire. L'aile postérieure, au nord-ouest, mesure 32 m de long. Elle abritait l'étable et la bergerie surmontées du fenil. L'aile nord-est, unique volume sous charpente dès l'origine, abritait une vaste remise ou grange. Dans chaque aile, les dispositions intérieures d'origine ont disparu. Le pigeonnier isolé au sud de la propriété est remarquable par son caractère massif et son ancienneté (fin du XVIe siècle ?). Construit sur arcades en plein-cintre légèrement brisées, il est couvert en pavillon et présente sur l'élévation nord, une ouverture moulurée semblable à celles de la chapelle. La randière est constituée de pierres convexes soigneusement appareillées. Enfin, le grenier à grains est un petit bâtiment isolé (non visité) qui comprend un rez-de-chaussée surmonté d'un comble à surcroît.

Historique :
Ensemble comprenant un logis du XVIe siècle, une ancienne chapelle du 17e, des communs et une ferme organisée sur les quatre côtés d'une cour du 18e, ainsi qu'un grenier à grains du 19e. C'est un ensemble représentatif de l'architecture rurale vernaculaire. Les bâtiments sont construits en maçonneries de moellons de calcaire et de grès, la pierre de taille étant réservée aux encadrements de baies et aux chaînes d'angle. Le château présente un plan rectangulaire. Sur la façade antérieure sud se trouve une tour d'escalier hors-oeuvre servant d'entrée. Très peu de dispositions anciennes ont été conservées dans l'édifice, dont le décor ne devait être constitué que par les cheminées.
Le domaine de Cambayrac est intrinsèquement lié à l'histoire de la seigneurie de Castanet, dont il fait partie dès l'origine. La famille féodale de Castanet est connue depuis le XIIIe siècle. Son ultime représentant, Guyon, décède sans héritier direct en 1375. La seigneurie est alors portée dans la maison de Faudoas, puis devient, par mariage, la propriété de Pierre d'Armagnac en 1377. Ses descendants abandonnent leur nom d'Armagnac pour adopter celui de Castanet. Le module d'habitation d'époque médiévale, repéré au sein de l'ensemble du bâtiment des communs, montre une occupation du site à la fin du Moyen-Age, comme en témoigne une demi-croisée chanfreinée et des jours chanfreinés. Des aménagements domestiques, sous forme de vestiges ou encore en place : cheminée, évier et placards - prouvent la fonction de logement de ce bâtiment. Cambayrac n'apparaît pour la première fois dans les archives qu'en 1452, lorsqu'Arnaud ou Armand de Castanet donne ce domaine en bail emphytéotique. En 1488, il reçoit une reconnaissance pour cette métairie. Un premier corps de logis paraît alors être construit durant la seconde moitié du XVe siècle. Les latrines visibles sur le pignon ouest, ainsi que les fenêtres, aujourd'hui bouchées, encore visibles sur le pignon est (demi-croisée) et le mur nord du château, témoignent de ce premier état de construction. En 1467, Jean de Castanet, seigneur de Cambayrac, fonde une chapellenie sur le site, qui s'accompagne alors très certainement de la construction de la modeste chapelle. Le profil des voûtes, ainsi que le chanfrein de la porte d'entrée, sont comparables à des modèles stylistiques de cette période. Ce lieu de culte privé s'apparente à une chapelle funéraire familiale, dont d'autres exemples sont connus par ailleurs : la chapelle Notre-Dame de Grâce à Lacapelle-Livron (1472), celle de la Triviale à Loze (1486) ou Notre-Dame-de-Pitié de Parisot (fin du XVe siècle). En 1585, Cambayrac est donné à Georges de Castanet, fils cadet de Pierre, qui porte dès lors le titre de seigneur du lieu et en fait sa résidence ordinaire. Le logis principal est semble-t-il alors agrandi, avec notamment l'adjonction de la tour qui abrite l'escalier en vis en pierre, et les croisées du logis reprises. Le pigeonnier à arcades semble faire également partie de cette campagne de construction (mêmes moulures toriques que celles de la chapelle). Le bâtiment formant l'angle sud de l'actuelle ferme à cour carrée est construit au XVIIe siècle (ouvertures et jours chanfreinés). En 1669, Antoine de Castanet demande à l'évêque de Rodez une nouvelle érection d'une chapelle privée, arguant du fait que l'église du village de Castanet est trop éloignée de son château et empêche sa famille et ses domestiques d'entendre fréquemment la messe. Ce privilège lui est accordé en 1672, à condition que la chapelle soit sous le vocable de l'Assomption de Notre-Dame, et que le prêtre desservant, choisit par le seigneur de Cambayrac et présenté par lui à l'évêque de Rodez, puisse bénéficier d'une rente annuelle de 12 livres. Cette nouvelle fondation d'un lieu de culte à cette date semble indiquer soit que la chapelle construite au XVe siècle n'est plus décente pour y célébrer les offices, soit que la rente originelle sur laquelle s'appuyait la chapellenie de 1467 n'était plus perçue et le bénéfice ecclésiastique non pourvu. Au siècle suivant, certainement après le mariage de François de Castanet avec Catherine de Bérail de Mazerolles qui lui apporte 6000 livres de dot, le logis est en partie repris : percement de fenêtres au tracé segmentaire, nouvel agencement des pièces en salons, chambres et antichambres (comme en témoigne un état du mobilier établi en 1792). La ferme sur cour carrée est également complétée par de nouveaux bâtiments, une date portée commençant par le millésime "17- -" étant aujourd'hui toujours visible dans le poulailler. En 1762, le portail d'entrée des communs est édifié (date gravée dans un coeur sur le claveau principal de l'arc). François de Castanet, en 1787, donne l'intégralité du domaine en fermage, à l'exclusion du château. Lors de la Révolution, ses fils émigrent, alors que lui-même décède dans son château en 1792. Cambayrac, confisqué par les autorités comme appartenant à des émigrés, est vendu comme Bien National mais la veuve de François de Castanet arrive à le racheter. Ses enfants retrouvent la jouissance de l'ensemble sous la Restauration. En 1852, le portail d'entrée de la ferme sur cour carrée est repris et cette date portée sur son linteau. D'importants travaux sont entrepris à l'intérieur du logis à la fin du XIXe siècle, qui entrainent la disparition des anciennes cheminées et leur remplacement par des manteaux simples en marbre, la pose d'une nouvelle porte d'entrée à la tour d'escalier ainsi que le toit conique en couverture et enfin les lucarnes-frontons à croisées aménagées dans la toiture du logis. Après la Seconde Guerre Mondiale, le château est remis en état : nouvelles menuiseries aux fenêtres, nouveaux papiers peints, enduits au ciment sur l'intégralité des murs du rez-de-chaussée, aménagement d'une cuisine "moderne", apport d'une cheminée en pierre, provenant d'un édifice extérieur en réemploi, adjonction des armoiries des Armagnac, sculptées en pierre, au-dessus de la porte d'entrée de la tour. Entre 1978 et 1998, le château est abandonné. Une nouvelle campagne de restauration débute en 2000 par la réfection des toitures du logis, puis en 2002 par le remontage d'une partie de l'aile sud-est de la ferme sur cour carrée. Le domaine de Cambayrac est protégé au titre des Monuments Historiques en 2006 : façades et toitures pour le château, en totalité pour le reste des bâtiments de l'ensemble. En 2013, d'importants travaux dénaturent irrémédiablement le site. L'intérieur du château est vidé sur ses différents niveaux et l'ensemble des aménagements intérieurs (cheminées, parquets, cloisons) disparaissent, à l'exception d'un évier en pierre au rez-de-chaussée et des latrines à l'étage de comble. Les pièces du rez-de-chaussée sont décaissées d'au moins 80 cm. Les sols des communs connaissent le même sort. Dans la ferme sur cour carrée, les aménagements (poteaux et stalles en bois, dallage et pavement) de l'étable, située dans l'aile nord-ouest, ont disparu et ont été remplacés par une dalle en ciment, tout comme dans la grange, située sur le côté nord-est.

Périodes de construction :
XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Propriété privée

Informations pratiques de visite ou services :

Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA82000014

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-11-04

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