Eglise Saint-Michel à Cordes-sur-Ciel

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Monument Historique Eglise Saint-Michel situé à Cordes-sur-Ciel

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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
81170 Cordes-sur-Ciel - France

Code Insee de la commune : 81069
Tarn [81] - Albi - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
23 Rue de la Jane 81170 Cordes-sur-Ciel

Eléments protégés :
Eglise Saint-Michel : classement par arrêté du 18 mars 1922

Description :
L'église est à chevet plat et nef unique bordée de chapelles prises entre les contreforts. Elle est orientée et son élévation sud borde la rue Saint-Michel, qui a limité l'élargissement de la nef de ce côté. Le mur oriental du chevet, que seule une andronne sépare de la maison voisine, est aveugle : à la place d'une baie axiale, une grande niche, aujourd'hui masquée par le retable du maître-autel, été managée dans l'élévation intérieure. Deux chapelles sont greffées sur le choeur. L'ensemble des élévations extérieures est en moellons de calcaire froid de Corrompis, équarris et soigneusement assisés, mais les parements intérieurs, aux endroits où ils sont visibles, sont en pierre de taille de grès ; les encadrements des fenêtres, dépourvues de réseau et couvertes en plein-cintre, sont à ressauts chanfreinés. Le choeur et les deux chapelles sont voûtés d'ogives : leurs nervures à tore à listel retombent sur des culots dans les chapelles et sur des chapiteaux associés à des colonnettes tronquées sur culots dans le choeur. Les arcs d'entrée des chapelles sont portés par des colonnes engagées, comme l'arc triomphal qui s'en distingue cependant par le style de ses chapiteaux et la forme de ses bases, mais aussi par l'emploi d'un calcaire tendre. La sacristie établie contre la chapelle nord est moderne, mais elle a remplacé une construction du XIIIe siècle dont subsistent les vestiges d'une croisée d'ogives. La nef et les chapelles qui la bordent sont construites en pierre de taille de grès. Chaque chapelle était éclairée par une très grande fenêtre à réseau flamboyant, dont la partie basse a été grossièrement murée, sauf les deux premières chapelles du côté du choeur, où la présence de tribunes a conduit à superposer une rose à une fenêtre basse. On accède à la tribune nord par un escalier en vis hors-oeuvre, de plan polygonal à l'extérieur et circulaire à l'intérieur ; son parement extérieur est en grès alors que le parement intérieur est en calcaire tendre. Le côté sud ne comporte que trois chapelles entre contreforts, la première travée étant réservée au portail. Encadré de deux pinacles, celui-ci présente un ébrasement dont les voussures ont perdu leur décor sculpté ; une console aux armoiries de la Ville portait une statue (la Vierge à l'Enfant actuelle est moderne) adossée au tympan laissé nu. La nef et les chapelles sont voûtées d'ogives, dont les nervures à cavets retombent en pénétration dans les colonnes ou, aux angles des chapelles, sur des culots. Les clefs de voûte des chapelles et celle de la travée orientale de la nef ont reçu des décors d'applique, le plus souvent à écu lisse. L'élévation occidentale de la nef est ouverte par deux arcades donnant sur des chapelles : la première a été aménagée à la base du clocher, la seconde est celle que concerne le contrat de 1469. Au-dessus de celle-ci est percée une grande rose, désaxée en raison de la présence du clocher. Le clocher érigé dans le 3e quart du XIVe siècle est bâti en moellons de calcaire équarris. Il se compose de la tour proprement dite, de plan carré mais couronnée d'un niveau campanaire octogonal entièrement ouvert par des baies couvertes par des arcs brisés, et d'une cage d'escalier accolée au sud, qui s'achève en guette plus haut que le clocher, selon une formule proche de celle du château de Castelnau-de-Lévis et que l'on retrouve, avec une forme différente cependant, avec le clocher de Saint-Salvi d'Albi.

Historique :
La première mention de l'église remonte à 1269. La première construction aurait duré de 1263 à 1281. Les parties essentielles devaient être terminées au moins en 1287 car la convention entre les consuls et les Trinitaires fut passée dans cette église. L'édifice subit par la suite des transformations importantes. En 1345, il menaçait ruine. Les consuls obtinrent l'autorisation du juge d'Albigeois de le démolir et de le reconstruire un peu plus grand. En 1357, un "estage" en bois fut dressé au fond de l'église, au-dessus d'une porte. De 1369 à 1374, des impositions furent levées pour la réfection du clocher. La nef du milieu du XIVe siècle fut à son tour remplacée par une autre au XVe siècle. En 1452, le consul communal décida d'agrandir l'église. Le contrat fut signé en 1455 et la première pierre posée en 1460 après que fût rasée l'ancienne nef. En 1568, le toit fut refait après l'incendie de l'édifice par les Protestants. En 1582 ou 1583, construction d'une petite galerie au-dessus de la porte principale. Le chevet droit pourrait dater de l'édifice primitif du XIIIe siècle. Il est formé d'une grande voûte et de deux chapelles constituant les bras du transept. Les ouvertures sont divisées par un meneau qui se termine par des mouchettes. Les chapelles sont au nombre de quatre au nord et de trois au sud. De ce côté, la porte d'entrée occupe la place de la quatrième chapelle. Le clocher et l'arceau qui lui sert d'arc-boutant doivent dater des années 1369-1374. Le plan carré de la base se transforme ensuite en octogone dont chaque face est ouverte d'une baie ogivale. Une rose du XVe siècle orne la façade occidentale. La porte primitive, qui se trouvait sur cette façade, a été condamnée suite à l'abaissement du sol de la place et ouverte sur le flanc sud.
L'histoire de l'église Saint-Michel est bien documentée grâce aux travaux de Charles Portal (1862-1936), le principal historien de Cordes (Histoire de la ville de Cordes, 1965). L'église paroissiale primitive, dédiée à la Vierge, se trouvait hors les murs, sur le site du cimetière. L'église Saint-Michel n'apparaît dans les textes qu'en 1269, quand est levée une taille pour sa construction. Le chantier était suffisamment avancé, et l'édifice peut-être même achevé, pour qu'un accord soit passé dans l'église en 1287. Le choeur et les chapelles qui le bordent, bâtis en moellons de calcaire, appartiennent à cette campagne de travaux. Michèle Pradalier-Schlumberger a pu supposer (1985, p. 246-247) que les voûtes n'avaient été réalisées qu'après 1345, mais l'homogénéité de la construction et la similitude des décors feuillagés des chapelles et du choeur ne s'opposent pas à ce que les voûtes aient été mises en place dès la fin du XIIIe siècle. En 1345, on décide de reconstruire en l'agrandissant la nef qui menace ruine, mais aucun document ni aucun vestige ne permet de conclure que le chantier a été effectivement engagé. Les seules mentions dans les archives concernent le clocher pour lequel des impôts sont levés de 1369 à 1374. La reconstruction de la nef, peut-être laissée en suspens en raison de la guerre de Cent ans, fait l'objet d'un bail à besogne conclu avec le maître-maçon Corant Rogier dès 1445 : la nef sera en particulier plus large de 0,99 m au nord et au sud. A la même époque, deux marchands et deux notaires offrent 120 livres pour la construction de l'une des premières chapelles, à la condition d'en régler la décoration, d'y faire représenter leurs armoiries et d'y avoir leurs tombeaux. La première pierre est posée par l'évêque d'Albi Bernard de Cazillac le 3 mars 1460, et les consuls procèdent à une cérémonie semblable le 29 août suivant, au moment où sont commencées les fondations du côté nord. D'après le contrat de 1455, les chapelles devaient être plus basses que la nef, mais elles furent finalement portées à la même hauteur. La chapelle placée à l'ouest contre le clocher résulte d'un contrat passé en 1469 avec le même Corant Rogier. En 1478, la confrérie de saint Jacques fait réparer la chapelle située au nord du choeur, et la communauté fait daller le sanctuaire. Les travaux sont sans doute achevés peu après 1485, année où est passé un marché avec l'entrepreneur Arnaud Clari pour le couronnement des murs de la nef. En dehors de la réfection de la toiture incendiée par les protestants en 1568, les seules modifications significatives apportées à l'époque moderne sont la construction d'une galerie (aujourd'hui disparue) au-dessus du portail nord et la fermeture des parties basses des fenêtres au nord comme au sud, sans doute en raison d'aménagements réalisés dans les chapelles. Des travaux d'entretien et de décoration ont été réalisés tout au long du XIXe siècle. Les voûtes et les murs ont reçu un décor néo-Renaissance exécuté par Gayral dans les années 1841-1844, sur une commande du curé, l'abbé Séré de Rivières, qui a pris en charge le financement. Des vitraux auraient été réalisés en 1848 par EmileThibault de Clermont-Ferrand (A. Manuel, 2011), cinq autres ont été signés par Rigaud, de Toulouse, en 1866.

Périodes de construction :
XIIIe siècle, XVe siècle

Propriété de la commune

Informations pratiques de visite ou services :

Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?

Photographies de la base Mémoire (de 1851 à 1914) :


Autres photographies :



Fiche Mérimée : PA00095526

Mobilier classé Monument Historique conservé dans l'édifice :

Cloche
Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue
Orgue de tribune : partie instrumentale de l'orgue
Chasuble, étole, manipule, voile du calice, bourse
Orgue de tribune
Orgue de tribune

Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-08-29

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