Ancienne tannerie royale à Lectoure

Précision de la localisation : 0 - Très mauvaise 2 - Très insuffisante 3 - Insuffisante 4 - Médiocre 5 - Passable 6 - A priori satisfaisante 7 - Satisfaisante 8 - Très satisfaisante 9 - Excellente 10 - Parfaite   >>  Votre avis :                        

  Street View      Modifier la localisation

Adresse renseignée dans la base Mérimée :
rue Claude-Idrone
32700 Lectoure - France

Code Insee de la commune : 32208
Gers [32] - Auch - Midi Pyrénées - Occitanie

Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
3 Rue Claude Ydron 32700 Lectoure

Eléments protégés :
L'ancienne tannerie en totalité avec ses deux cours et l'allée qui y conduit, ses deux portails, son escalier avec sa rampe en fer forgé, ses murs de soutènement au sud, à l'exclusion du bâtiment moderne à l'ouest (cad. CL 1) : inscription par arrêté du 22 février 2006 ; Les parties suivantes de l’ancienne tannerie royale : les façades et toitures de l’ensemble des immeubles, le rez-de-chaussée de la partie occidentale du bâtiment de la parcelle n°6, y compris la galerie souterraine y menant, située sous les parcelles n° 6, 8 et 9, le rempart servant de limite aux parcelles n° 6 et 7, les sols et sous-sols de l’ensemble des parcelles, délimitées en rouge sur le plan annexé à l’arrêté, situées sur les parcelles n°5, 6, 7, 8 et 9 figurant au cadastre section CL : inscription par arrêté du 13 septembre 2018.

Description :
La moitié des bâtiments composant cette imposante manufacture sont détruits. A l'Est, le bâtiment qui regroupait des fonctions de logement, d'administration et de direction a été conservé. Côté ville l'entrée du discret portail nord est la seule à porter encore l'inscription gravée sur une plaque en marbre "MANUFACTURE ROYALE" avec un décor fleurdelisé enveloppé de feuilles d'acanthe et surmonté de la couronne royale. De cette porte on descend dans la cour nord par un escalier en hémicycle à double volée, en pierre de taille, avec rampe en fer forgé. On peut y lire gravée du côté de la loge du concierge, l'invitation à se présenter : "1754 parle av svise". A l'opposé, côté sud, se trouve la porte d'entrée principale, monumental arc de triomphe en pierre de taille par où transitaient les marchandises. Dans l'axe du portail, le porche séparant les deux cours est couronné d'un fronton curviligne où s'inscrivait l'horloge rythmant le temps du travail, surmonté de trois cloches dans une armature en fer forgé prolongé d'une vierge encadrée de deux anges jouant de la trompette. A l'ouest, le bâtiment qui contenait des cuves, des séchoirs, des étuves et des greniers a été conservé mais transformé en habitation. Au nord, le magasin des écorces a été transformé en garages. Au sud, quelques vestiges de cuves, autrefois couvertes ou à l'air libre, parsèment ce qui est aujourd'hui un jardin.

Historique :
Tannerie bâtie en 1752 par l'architecte Pierre Racine. La construction néoclassique de la tannerie royale participe des mouvements progressistes du milieu du XVIIIe siècle et était décrite comme exemplaire. Le lieu de production a aujourd'hui disparu. L'essentiel de la composition a été conservé, avec le portail en arc de triomphe. La cour secondaire est desservie par un escalier en hémicycle.
Située au sud-est de la ville dans un ancien quartier de tanneurs au pied des remparts, la tannerie royale de Lectoure est construite en 1752 par l'architecte Pierre Racine pour les frères Duclos riches négociants toulousains. Vraisemblablement mise en service en 1753, elle reçoit officiellement le titre de manufacture royale en 1754. Un inventaire de 1758 dénombre 139 bacs circulaires et rectangulaires en pierre. Cette activité de tannerie se poursuivra durant la première moitié du XIXe siècle. Dans un style résolument néoclassique comme le furent grand nombre de manufactures royales de renom, sa qualité architecturale très soignée se veut le gage de la qualité irréprochable de sa production industrielle. Décrite comme exemplaire de son temps dans l'ouvrage du XIXe siècle de Figuier sur "Les Merveilles de l'Industrie", elle est un des rares témoins de manufacture royale de la région. En 1824, date du cadastre ancien, les quatre bâtiments manquants aujourd'hui sont déjà détruits.

Périodes de construction :
3e quart XVIIIe siècle

Architecte ou maître d'oeuvre :
Racine Pierre (architecte)

Propriété privée