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Adresse renseignée dans la base Mérimée :
56360 Le Palais - France
Code Insee de la commune : 56152
Morbihan [56] - Vannes - Bretagne
Adresse approximative issue des coordonnées GPS (latitude et longitude) :
5017 F Citadelle 56360 Le Palais
Eléments protégés :
Le mur de Haute-Boulogne (cad. AH 9, 12, 94) : inscription par arrêté du 9 mars 1994 - La citadelle, à savoir les façades et les toitures de l'ensemble de ses éléments constitutifs et parmi ceux-ci, la totalité de la poudrière circulaire, des vestiges des casemates réalisées par les architectes de Gondi et de la poudrière souterraine de l'Enveloppe (cad. AC 11 ; AH 14, 16 à 18) : classement par arrêté du 22 juin 2007
Historique :
A la suite de la révolution socialiste du printemps 1848, des manifestations populaires, des révoltes ouvrières, des insurrections et des répressions, ordre est donné au Génie d'aménager à Belle-Île-en-Mer, sur les glacis de la citadelle, au lieu dit Haut-Boulogne, des baraquements pouvant recevoir 3000 détenus. Ces baraquements devaient être entourés de palissades. Le 21 septembre 1848 est créé le Dépôt de Belle-Ile, dont Antony Béraud est nommé directeur. En mars 1849 débute à Bourges le procès en Haute-Cour d'Armand Barbès, d'Auguste Blanqui et de leurs co-inculpés. En avril 1849, le Colonel Pierre, officier de gendarmerie, est nommé commandant du Dépôt de Belle-Ile. Il fait construire le mur d'enceinte de Haute-Boulogne pour remplacer les palissades. Le 30 octobre 1850, Auguste Blanqui arrive à Belle-Ile où il retrouve au Dépôt les déportés de mai 1848 et ceux de juin 1849. Parmi ceux-ci se trouvent Armand Barbès et 300 autres révolutionnaires. En 1850, le Dépôt devient maison de détention et de déportation. De 1858 à 1976, la maison de détention de Haute-Boulogne a changé bien des fois de nom et de règlement et a vécu de nombreux drames. De tout ce grand passé d'héroïsme philosophique, il ne reste plus à Belle-Ile que ce mur de Haute-Boulogne, illustré par Barbès et Blanqui. Destiné à enclore la maison de détention de Haute-Boulogne, ce mur délimitait autrefois la propriété du Ministère de la Justice et celle de l'armée, c'est-à-dire le territoire de la citadelle. A l'origine, le mur de Haute-Boulogne avait une longueur de 670 mètres et délimitait un vaste quadrilatère sur trois côtés, le quatrième étant occupé par le fossé de la citadelle. Aujourd'hui, après des destructions successives, il ne reste plus que 338 mètres de ce mur, mais toute la partie longeant la côte est demeurée pratiquement intacte. C'est une construction très simple, en pierres de schiste, recouvertes d'un crépi ocre fait de sable et de chaux. Sa hauteur moyenne est de quatre mètres et son épaisseur de 60 centimètres. Il est renforcé, du côté de la mer, tous les 12 mètres environ, de 26 contreforts triangulaires ayant une petite arche à leur pied pour enjamber le fossé d'écoulement des eaux. La crête du mur est inclinée, du côté de la mer, donc du côté du domaine de la citadelle, et conserve à certains endroits une armature de tessons de verre.
"Les travaux d'amélioration de la citadelle au XIXe siècle (Patrick Jadé, 2017). A partir du début des années 1820, les projets de fortification reprennent pour la citadelle de Belle-Île. Ils consistent à essayer de corriger les défauts de l'ouvrage constatés lors du siège de 1761 : mauvais défilement des vues depuis les hauteurs de Palais, vulnérabilité des fronts sud, manque d'abris à l'épreuve de la bombe. Si les parapets du bastion 1 et de la courtine 1-2 sont exhaussés dès 1824, la concrétisation de ces projets intervient essentiellement entre le début des années 1830 et le milieu des années 1840 : - organisation du défilement de la courtine 3-4 par l'aménagement de traverses (bastion 2, bastion 3) et la construction d'un grand parados porté par une nouvelle caserne casematée - également solution au manque d'abris voûtés (1833-1836) ;- réorganisation du cavalier du bastion 2 (1837-1839) ;- réorganisation du front sud de l'Enveloppe pour mieux couvrir les escarpes du front 1-2 par des masses terrassées et création d'une coupure entre la tenaille 6 et la contregarde 7, contrôlée par un haha (1839-1843). En dehors de ces points principaux, la comparaison des états des lieux de la citadelle en 1822, en 1839 et en 1866 permet de prendre la mesure des importantes modifications réalisées aux parapets des différents ouvrages, épaissis et dotés de plates-formes, banquettes et traverses. D'autres travaux sont réalisés à la même époque : le pignon sud du Grand Quartier est prolongé pour aménager des locaux disciplinaires, tandis que les ponts dormants des portes du Bourg et de l'Avancée sont reconstruits. La face gauche de la contregarde 7 s'effondre en mars 1873. Elle est reconstruite sous la forme d'un plan incliné terrassé. Trois nouveaux magasins à poudre sont construits au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, dans l'Avancée (1860), dans l'Enveloppe (1880) et sous le bastion 3 (ca. 1870-1890). Quelques niches à munitions datables de la fin du XIXe siècle encore présentes sur les parapets rappellent que la citadelle a conservé tardivement un armement d'artillerie : trois canons de 138 mm, deux canons de 120 mm, deux canons de 4 de campagne, trois canons de 4 de montagne et deux mortiers lisses de 22 cm mentionnés vers 1890. Un observatoire identifiable comme un poste de commandement de groupe de batteries de côtes de la fin du XIXe-début du XXe siècle est installé dans le cavalier du bastion 4. Les résultats de ces travaux du XIXe siècle sont encore bien présents (caserne casematée, cavalier du bastion 2, traverse du pavillon d'officiers, haha, magasins à poudre, ponts), bien que la majeure partie des terrassements associés ont été victimes de la restauration de la citadelle."Le XIXe siècle, outre le haha du front du port et les casernements à l'épreuve du front nord, fut caractérisé par l'apport massif de terre, destinée à dissimuler les défenseurs des tirs en trajectoire. La suppression des crêtes de feu du corps de place et de l'enveloppe, dans les aménagements actuels, ne permet plus une lecture cohérente de l'organisation défensive du XIXe siècle" (BAUDRY, Marie-Pierre, FAUCHERRE, Nicolas, La citadelle de Belle-Ile, In CONGRES DE L'ASSOCIATION VAUBAN (5,6,7 mai 1989), Vauban à Belle-Île, Trois cents ans de fortification côtière en Morbihan, Le Palais, Éditions Gondi, 1990, p. 51-70, p. 60). "
Périodes de construction :
milieu XIXe siècle
Propriété de la commune ; propriété d'une société privée
Ouvert ou fermé à la visite, location de salle, chambres d'hôtes ?
Fiche Mérimée : PA00091470
Dernière mise à jour de la fiche Monumentum : 2024-07-27
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